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Nous retrouvons aujourd’hui Marilyse TrĆ©court pour dĆ©couvrir son d'auteur hybride, c'est-Ć -dire son parcours en auto-Ć©dition et en Ć©dition traditionnelle, afin de vous permettre de dĆ©couvrir les diffĆ©rents parcours possibles et aussi l’état d’esprit pour tirer son Ć©pingle du jeu !


Ecouter l'audio de l'interiew :


La retranscription de l'interview :

Marilyse, est-ce que tu peux te prƩsenter rapidement ?

Je suis effectivement ce qu’on appelle une auteur hybride, c’est-Ć -dire que j’ai des romans Ć©ditĆ©s Ć  compte d’éditeur - par des Ć©diteurs nationaux - et aussi des livres autoĆ©ditĆ©s. Je tiens Ć  ce statut hybride parce que les deux me procurent des avantages auxquels je tiens.

Tu as commencĆ© par l’autoĆ©dition ou par l’édition traditionnelle ? Tu as commencĆ© quand ?

J’ai commencĆ© en 2014, mais ce n’a pas Ć©tĆ© par choix, Ƨa a plutĆ“t Ć©tĆ© un concours de circonstances.

En fait, j’ai commencĆ© Ć  Ć©crire mon premier roman par dĆ©fi personnel un 1er janvier, et parallĆØlement j’ai suivi une formation sur les techniques d’écriture. ƀ mi-chemin de cette formation, on nous a annoncĆ© qu’il y avait un concours, dont l’échĆ©ance Ć©tait deux ou trois mois plus tard.

Ce concours qui allait permettre au vainqueur d’être Ć©ditĆ© soit en Ć©dition traditionnelle soit en autoĆ©dition. Comme j’aime bien relever les dĆ©fis, Ƨa m’a interpellĆ©e ! Mais j’étais aussi complĆØtement tĆ©tanisĆ©e. Je n’en Ć©tais mĆŖme pas Ć  la moitiĆ© du roman et il me restait un mois ou deux pour le terminer !

Mes amies m’ont encouragĆ©e. Elles m’ont dit : « On s’en fout, tu bosses jour et nuit s’il le faut, tu termines ce roman dans les temps ! » (rire)

J’ai donc bossĆ© jour et nuit parce que je travaillais aussi Ć  temps plein Ć  cette Ć©poque-lĆ .
J’ai envoyĆ© mon roman fin mai en me disant « j’ai relevĆ© le dĆ©fi, c’est sĆ»rement nul, je ne vais certainement pas gagner, mais qu’importe… » J’étais dĆ©jĆ  contente d’avoir Ć©crit un roman !

Et tu as gagnƩ alors ?!

Oui ! C’était l’annĆ©e de mes 40 ans, je suis partie Ć  Bali pour fĆŖter Ƨa. J’étais dans un hĆ“tel en haut d’une montagne et j’ai reƧu un message de l’organisateur du concours qui me disait que j’étais l’une des laurĆ©ates du concours et que j’allais ĆŖtre autoĆ©ditĆ©e par Librinova.

Je ne m’y attendais absolument pas ! Et puis, l’autoĆ©dition en numĆ©rique, je n’y connaissais rien…

Pour en savoir plus sur Librinova, je vous invite Ć  lire cet article : Avis sur librinova : pour quoi ? Pour qui ?

Oui en 2014, l’autoĆ©dition commenƧait vraiment en France…

Aujourd’hui, Ƨa devient commun, mais Ć  cette Ć©poque-lĆ  clairement je ne lisais que des livres papier, l’idĆ©e de lire sur une tablette, c’était complĆØtement Ć©trange pour moi.

Donc, je suis tombĆ©e dans l’autoĆ©dition ! J’ai pris contact avec Librinova et en aoĆ»t 2014 mon livre « Au-delĆ  des apparences » Ć©tait disponible sur toutes les plateformes de vente en ligne. C’était trĆØs Ć©mouvant…

Qui a fait la couverture de ton premier roman, toi ou Librinova ?

J’ai la chance d’avoir un fils qui maĆ®trise Photoshop. Moi je n’y comprends rien ! J’ai trouvĆ© l’image et le titre et il a rĆ©alisĆ© la couverture. Il n’avait que 13 ans Ć  l’époque (rire).

Quelles Ʃtaient tes attentes sur ce premier roman ?

Je pensais qu’en vendre une vingtaine Ć  mon groupe d’amis, ce serait dĆ©jĆ  merveilleux !

J’avais bien vu ce petit paragraphe sur le site de Librinova qui disait que si on atteignait 1000 ventes, on pouvait obtenir un contrat d’agent (un agent vous reprĆ©sente auprĆØs d’éditeurs)… Mais je me disais que 1000 ventes, c’était impossible ! J’ai donc Ć©cartĆ© cette possibilitĆ©.

Et finalement, ton premier roman n’a Ć©tĆ© lu que par ton groupe d’amis ?

Non ! Quelques semaines aprĆØs, l’une des cofondatrices de Librinova m’a proposĆ© une promotion d’un mois sur Amazon. Mon livre allait ĆŖtre Ć  1,49€, au lieu de 2,99€… Sur le coup, j’ai pensĆ© que, quand mĆŖme, ce n’était pas cher pour un livre !

J’ai hĆ©sitĆ©, mais on m’a dit que c’était bien pour la visibilitĆ©, alors j’ai acceptĆ©. Finalement, c’est lĆ  que les choses ont vraiment dĆ©collĆ©.

Mon premier roman a atteint 700 ventes en un mois, c’était complĆØtement fou !

Tu arrives Ć  savoir ce qui a fait dĆ©coller ton livre ? Tu penses que c’est la promo ou autre chose, comme la couverture, le rĆ©sumĆ©, les mots-clĆ©s… ?

La promo clairement, Ƨa a apportĆ© une meilleure visibilitĆ©. ƀ l’époque en plus, c’était un peu moins la Ā« guerre »… AprĆØs, le choix du titre, de la couverture et du rĆ©sumĆ©, Ƨa y fait beaucoup. C’était certainement un roman dans l’air du temps, qui correspondait Ć  ce moment-lĆ  Ć  ce que les gens aimaient, sans que je le sache. J’ai donc du mal Ć  l’expliquer, mais j’ai eu beaucoup de chance.

Cette rĆ©ussite a changĆ© ton Ć©tat d’esprit par rapport ce que tu imaginais de l’autoĆ©dition Ć  ce moment-lĆ  ?

Ƈa a tout changé ! C’était hallucinant, tout s’est passĆ© tellement vite. J’ai dĆ©posĆ© mon manuscrit en aoĆ»t et Ć  la fin de l’annĆ©e je devais ĆŖtre Ć  800 lecteurs. La cofondatrice m’a dit que mon roman avait du potentiel et m’a proposĆ© d’entrer dans le programme d’agent, mĆŖme si je n’avais pas encore les 1000 ventes.

Et tu as acceptƩ ?

Bien sĆ»r ! Ƈa a Ć©tĆ© trĆØs vite, puisque au Salon du livre de Paris, en mars 2015, j’ai eu l’occasion de rencontrer mon futur Ć©diteur qui avait flashĆ© sur mon roman. Il m’a proposĆ© par la suite de l’éditer Ć  compte d’éditeur…

Cette annĆ©e-lĆ  Ć©tait magique ! J’ai tout dĆ©couvert et je ne m’imaginais pas que Ƨa pouvait aller aussi vite, et avoir autant d’ampleur !

Tu as aussi participƩ Ơ cette rƩussite, non ?

J’ai un peu aidĆ© le dispositif effectivement, j’ai crƩƩ ma page auteur, j’ai fait ce qu’il fallait sur les rĆ©seaux sociaux parce que c’est mon mĆ©tier, je travaille dans la communication.

C’est important de rappeler en effet qu’il y a toujours un travail de l’auteur derriĆØre, qu’il soit autoĆ©ditĆ© ou Ć©ditĆ©.

Oui mĆŖme Ć  compte d’éditeur, tu as un travail Ć  faire. Moi, j’accompagne toujours la communication de l’éditeur de maniĆØre trĆØs active, parce que j’aime Ƨa et c’est intuitif. J’ai donc mis mon grain de sel dans la rĆ©ussite de ce premier roman.

Du coup, tu Ć©tais en autoĆ©dition et assez rapidement tu t’es retrouvĆ©e avec ses propositions d’édition. Tu as tout de suite acceptĆ© d’être Ć©ditĆ©e ?

Oui, parce que c’était la finalitĆ© pour moi. Quelque part, j’avais besoin de la reconnaissance d’un vrai Ć©diteur. Librinova apprĆ©ciait mon roman, mais ce n’était pas un vrai Ć©diteur, ce n’était pas son rĆ“le de m’aider Ć  amĆ©liorer mon roman.

LĆ , j’avais un vrai Ć©diteur qui avait un regard plus acĆ©rĆ© et plus critique et qui a acceptĆ© de prendre le risque d’éditer mon roman.

J’avais besoin de cette lĆ©gitimitĆ©-lĆ . Je n’avais pas cette volontĆ© de m’enrichir, je savais que ce n’était pas forcĆ©ment lucratif, mais imaginer mon livre dans toutes les librairies de France, c’était un mythe ! Ce que je voulais, c’était me faire connaĆ®tre et me faire reconnaĆ®tre en tant qu’auteur.

C’est pour Ƨa que je n’ai pas hĆ©sitĆ© du tout, et puis les conditions Ć©taient trĆØs favorables (rire) !

Ƈa s’est passĆ© comme convenu par la suite ?

Oui, tout s’est trĆØs bien passĆ©, trĆØs bon accueil de la part de « Harper Collins » qui s’appelait « MosaĆÆc » Ć  l’époque. J’étais accompagnĆ©e lors des sĆ©ances de dĆ©dicaces… C’était une trĆØs belle aventure.

Tu as changĆ© d’éditeur depuis ?

Alors, mon premier roman est sorti en librairie, il s’est Ć  peu prĆØs bien vendu… Ce n’était pas la cata… mais ce n’était pas non plus un best-seller. Au bout de deux ou trois ans, j’ai demandĆ© Ć  rĆ©cupĆ©rer mes droits. Je l’ai remis en vente sur toutes les plateformes pour l’ebook et en papier sur Amazon uniquement.

Pour rĆ©cupĆ©rer tes droits, Ƨa n’a pas Ć©tĆ© difficile ?

Ƈa dĆ©pend des Ć©diteurs. Pour moi, Ƨa a Ć©tĆ© assez simple. J’ai la chance d’avoir un agent qui gĆØre ce genre de dĆ©marches, il a dĆ» trouver les mots et les arguments pour les rĆ©cupĆ©rer.

Et puis, ce n’est pas forcĆ©ment dans leur avantage de garder un auteur dans leur portefeuille, Ć  partir du moment où les ventes s’essoufflent…

Les ventes n’étaient pas suffisantes pour eux, alors ?

C’était bien, mais peut-ĆŖtre que Ƨa ne correspondait pas Ć  leurs attentes. ƀ partir de ce moment-lĆ  — c’est peut-ĆŖtre trĆØs manichĆ©en ce que je vais dire — mais soit tu atteins le quota qu’ils avaient envisagĆ©, soit tu ne l’atteins pas…

C’est assez cruel, parce que tu vois ton livre en librairie… Et trois mois aprĆØs, il y a de nouvelles sorties qui arrivent, et au bout d’un moment tu ne vois plus ton livre dans les rayons…

Trois mois, Ƨa passe trĆØs vite ! C’est assez violent.

Donc tu as eu envie de reprendre tes droits et de continuer par toi-mĆŖme. Ƈa a changĆ© quoi Ć  la vie de tes livres… Ć  ta perception de l’autoĆ©dition ?

LĆ , je parle surtout de ce premier livre et je n’ai repris mes droits que l’annĆ©e derniĆØre. Dans ce laps de temps, j’avais dĆ©jĆ  Ć©crit trois ou quatre autres livres autoĆ©ditĆ©s qui sont ensuite passĆ©s en Ć©dition. Je navigue entre ces deux univers assez facilement.

Aujourd’hui tu as donc 7 livres, combien sont autoĆ©ditĆ©s ou Ć©ditĆ©s ?

Il y a « Au-delĆ  des apparences » dont j’ai parlĆ©, « Le Bon Dieu sans confession » qui devrait sortir chez Carnets Nord l’annĆ©e prochaine, « Otage de ma mĆ©moire » qui a Ć©tĆ© autoĆ©ditĆ© et Ć©ditĆ© ensuite chez Carnet Nord. « L’ombre du papillon » et « Et j’ai choisi de vivre » restent autoĆ©ditĆ©s… et « Vise la lune et au-delà » qui lui a Ć©tĆ© directement Ć©ditĆ© chez Eyrolles. Le petit dernier Ā« Une vie plus belle que mes rĆŖves Ā» sort dĆ©but dĆ©cembre…

Tu gardes toujours tes droits numĆ©riques quand tu passes en ME ? Car j’entends souvent dire que Ƨa joue beaucoup financiĆØrement.

Pas toujours ! Certains Ć©diteurs n’acceptent pas… Ƈa dĆ©pend du roman, de la faƧon dont le partenariat s’est nouĆ©, de tout un tas de choses. Aujourd’hui, je dois approcher des 35 000 ventes en numĆ©rique, donc clairement j’ai fait beaucoup plus de vente en ebooks qu’en format papier. C’est donc beaucoup plus rĆ©munĆ©rateur pour moi le numĆ©rique que le papier, pour l’instant. (rire)

La sortie de mon dernier livre me fait un peu rĆ©viser mon jugement, parce qu’il s’est trĆØs bien vendu et se vend toujours trĆØs bien en librairie.

Mais pour l’instant, c’est vrai que c’est plus facile pour un lecteur qui ne connaĆ®t pas l'auteur d’acheter un ebook Ć  3,99€ par exemple qu’un livre brochĆ© Ć  16€. L’investissement n’est pas le mĆŖme, « le risque » n’est pas le mĆŖme non plus. Les gens vont effectivement plus vers les ebooks pour des auteurs qui ne sont pas connus, un peu comme moi. 

Tu crois que le fait d’être Ć©ditĆ©e, Ƨa booste tes ventes en numĆ©rique ? Par exemple, les lecteurs viennent en librairie, voient ton livre en tĆŖte de gondole, ils le notent et vont le chercher sur Amazon ? Ou c’est vraiment que tes livres autoĆ©ditĆ©s qui se dĆ©marquent sur le numĆ©rique ?

Effectivement, la sortie de « Vise la lune et au-delà » paru chez Eyrolles a certainement gĆ©nĆ©rĆ© des ventes sur mes livres prĆ©cĆ©dents autoĆ©ditĆ©s.

Ƈa a dĆ» jouer en termes de lĆ©gitimitĆ©. Les lecteurs se sont peut-ĆŖtre dit que j’étais Ć©ditĆ©e et que ce que j’écrivais devait ĆŖtre bien. Je le vois d’ailleurs en dĆ©dicaces, il y a une dame qui m’a demandĆ© si j’étais connue et si j’étais passĆ©e Ć  la Grande Librairie !

Donc effectivement, peut-ĆŖtre qu’il y a des gens qui ont besoin que l’auteur soit connu, reconnu et le fait de passer par un Ć©diteur traditionnel, Ƨa leur donne confiance ! (rire)

Du coup, tu disais qu’avant tu avais un travail de tous les jours, ce qui semble ne plus ĆŖtre le cas. Aujourd’hui, tu te dĆ©dies entiĆØrement Ć  ta passion ou tu as juste changĆ© de travail? 

Ƈa fait plus d’un an que je suis en congĆ© « crĆ©ation d’entreprise », car j’ai crƩƩ mon activitĆ© de coaching en communication Ć©ditoriale. LĆ , c’est la deuxiĆØme annĆ©e que j’entame et je verrai l’annĆ©e prochaine ce que je dĆ©cide.

Tu as l’impression que tu pourrais ĆŖtre indĆ©pendante financiĆØrement grĆ¢ce Ć  l’autoĆ©dition et Ć  l’édition traditionnelle ?

Pour l’instant, c’est le cas, grĆ¢ce Ć  mon activitĆ© dont je viens de te parler.

Donc les deux ensemble. L’édition ou l’autoĆ©dition seule ne te permettrait pas d’être indĆ©pendante ?

Jusqu’à prĆ©sent, mes revenus de l’édition, qu’elle soit indĆ©pendante ou Ć  compte d’éditeur, me permettaient quand mĆŖme de subvenir Ć  mes besoins. L’annĆ©e derniĆØre, mes revenus de l’autoĆ©dition m’ont permis de prendre un premier congĆ©. Maintenant, les deux activitĆ©s me permettent de mettre du beurre dans les Ć©pinards !

Tu peux nous parler rapidement de cette seconde activitƩ ? Elle est en lien avec le monde littƩraire ou pas du tout ?

Je suis une professionnelle de communication. J’ai donc eu des facilitĆ©s pour crĆ©er ma page, pour faire connaĆ®tre mon livre…

Mais j’ai dĆ» apprendre aussi ! Je ne te cache pas que quand j’ai fini mes Ć©tudes, les rĆ©seaux sociaux et internet Ć©taient encore Ć  ses balbutiements et j’apprends encore ces nouveaux codes, qui Ć©voluent sans cesse.

Tout ce que j’ai appris, je le partage aujourd’hui avec les auteurs qui n’ont pas acquis ces techniques-lĆ . Je propose ainsi Ć  des auteurs de se faire connaĆ®tre et de faire connaĆ®tre leurs livres notamment sur les rĆ©seaux sociaux, de lancer leur roman, de communiquer plus efficacement…

C’est un peu compliquĆ© pour des auteurs dĆ©butants, tout ce monde virtuel !

Pour dƩcouvrir le site de Marilyse TrƩcourt, cliquez sur ce lien !

J’ai une autre question Ć  soulever qui est importante pour les auteurs… Quel Ć©tat d’esprit faut-il avoir en tant qu’auteur d’aprĆØs toi ?

Il faut ĆŖtre persĆ©vĆ©rant parce qu’on a de trĆØs belles surprises dans ce milieu-lĆ . J’ai eu la chance d’avoir trĆØs belles surprises, comme je l’ai expliquĆ©, mais aussi des dĆ©convenues.

Clairement, il y a des choses qui se sont moins bien passĆ©es, des moments où les ventes chutent, où tu reƧois un commentaire qui n’est pas forcĆ©ment enthousiaste…

Donc si tu t’arrĆŖtes Ć  ce moment-lĆ , c’est dommage parce que tu laisses passer ta chance.

Il faut aussi avoir un minimum de confiance en soi. Cette confiance, elle s’acquiert aussi, elle n’est pas forcĆ©ment innĆ©e. Il faut continuer Ć  y croire !

Même si on se décourage un jour, le lendemain matin on repart, on continue à écrire. Si les ventes chutent, un autre roman pourra toujours se vendre mieux.

Il faut continuer Ć  y croire, c’est Ƨa mon conseil, parce que c’est loin d’être simple pour tout le monde. Pour moi aussi aujourd’hui, ce n’est pas acquis. Je ne sais pas si mon prochain roman aura du succĆØs. On ne sait jamais Ć  l’avance.

Tu penses que toutes personnes qui Ć©crivent peuvent se lancer dans l’auto-Ć©dition ? Où est-ce qu’il y a des prĆ©requis ?

Je pense que c’est comme tout, si demain matin je dĆ©cidais d’être coureuse de sprint — ce qui est clairement peu probable (rire) — je me formerais… je ne me prĆ©senterais pas aux JO comme Ƨa !

C’est ce que j’ai fait. Entre 2010 et 2014, j’écrivais des nouvelles. J’ai participĆ© Ć  des concours, j’en ai gagnĆ© quelques-uns et Ƨa m’a donnĆ© un peu confiance en moi.

AprĆØs, quand ce 1er janvier 2014 j’ai dĆ©cidĆ© d’écrire mon premier roman, je suis allĆ©e acheter des livres, j’ai pris des conseils Ć  droite Ć  gauche, je me suis inscrite Ć  cette formation en ligne, j’ai regardĆ© des vidĆ©os sur internet… J’ai pu Ć©crire ce premier roman et je l’ai travaillĆ©. Je retravaille toujours mes livres, encore aujourd’hui avec mon septiĆØme roman…

Pour s’autoĆ©diter, il faut donc se former, se renseigner, en permanence.

Oui ! C’est un vrai travail qui nĆ©cessite une formation, un apprentissage et une grande rigueur aussi. Ce n’est pas parce qu’on est un crĆ©atif, en Ć©crivant des histoires, qu’on doit avoir une attitude bohĆØme par rapport Ć  Ƨa.

Il faut ĆŖtre hyper rigoureux Ć  partir du moment où on vend son livre, où des gens vont dĆ©penser de l’argent pour nous lire. Il faut qu’il soit de qualitĆ© : la couverture et le titre bien sĆ»r, mais aussi Ć  l’intĆ©rieur. Le livre doit ĆŖtre quasiment irrĆ©prochable en termes d’orthographe et de syntaxe et mĆŖme de ponctuation.

Pour moi, un livre qui se vend doit avoir un minimum de qualitĆ©s. Si c’est quelque chose que je fais Ć  l’arrache, alors je le fais gratuitement.

Et c’est important d’avoir des retours extĆ©rieurs justement, pour savoir si notre livre tient la route ou non  ! Au niveau de l’orthographe, grammaire… et du style sĆ»rement aussi  !

C’est vrai, tu as raison. Le style c’est compliquĆ© aussi, j’ai mon style, tu as certainement un style diffĆ©rent et ils sont tous valables ! AprĆØs il y a des choses qui sont un peu rĆ©dhibitoires quand le style est trop lourd, mĆŖme si certaines personnes peuvent aimer…

Oui, c’est pour Ƨa que c’est bien d’avoir des retours de lecteurs sĆ©rieux et qui s’engagent Ć  faire un vrai compte rendu : c’est fluide ou non, est-ce que c’est lourd, redondant, si la trame se tient… Ce premier retour permet de nourrir cette confiance en soi, qui va ensuite permettre la persĆ©vĆ©rance.

Mais il faut toujours regarder les remarques des bĆŖta-lecteurs avec objectivitĆ©s, surtout quand Ƨa concerne l’histoire ! On a toujours le choix, on connaĆ®t nos personnages…

Les bĆŖtas-lecteurs sont aussi lĆ  pour les incohĆ©rences comme le prĆ©nom d’un personnage qui change au milieu… Le bĆŖta-lecteur aide Ć  le voir, mais aprĆØs c’est Ć  toi de faire un choix au niveau de l’histoire, si tu veux que ton personnage agisse d’une faƧon ou d’une autre, quel que soit l’avis du bĆŖta-lecteur.

Je dis aussi souvent qu’on ne peut pas non plus attendre la perfection. J’ai des auteurs qui me disent « je ne publierai rien tant que je n’aurai pas enlevĆ© toutes les fautes ». Mais tu ne peux pas, sinon tu ne t’en sortiras jamais  ! Il y aura peut-ĆŖtre une coquille ou deux qui traĆ®nera, la question c’est qu’il n’y en ait pas une par phrases et 15 par page…

MĆŖme les livres Ć©ditĆ©s ont des coquilles, un mot qui manque… (rire)

Est-ce que tu as un conseil que tu aimerais donner aux auteurs qui lisent cette interview, qui sont des auteurs dƩbutants ou qui ont dƩjƠ publiƩ plusieurs romans ?

Au-delĆ  de tout ce que j’ai dĆ©jĆ  dit, avoir un travail de qualitĆ©, il faut ĆŖtre prĆŖt Ć  s’engager sur une course de fond, ce n’est pas un sprint… Cette course, elle dure longtemps. Si le premier roman n’a pas trouvĆ© son public, alors en Ć©crire un deuxiĆØme…
ƀ la rigueur, il faut mĆŖme ĆŖtre prĆŖt Ć  Ć©crire pour soi parce qu’on aime Ƨa. Tant mieux si Ƨa rencontre du succĆØs… mais continuer Ć  Ć©crire quoi qu’il en soit.

On parlait tout Ć  l’heure de communication, c’est indispensable, qu’on soit Ć©ditĆ© ou autoĆ©ditĆ©. Ƈa demande un travail quasi quotidien, en tout cas trĆØs rĆ©gulier. Si on n’est pas prĆŖt Ć  Ƨa, Ƨa va ĆŖtre compliqué… AprĆØs, tout dĆ©pend de ce qu’on accepte de faire et les consĆ©quences que cela peut avoir dans un sens ou dans un autre…

Donc il faut se fixer des objectifs, parfois assez hauts et tout faire pour y arriver et Ƨa demande du travail. Ce n’est pas magique, Ƨa demande du travail et de la persĆ©vĆ©rance.

Je pense que l’objectif premier d’un auteur — Ć  partir du moment où on pense Ć  l’autoĆ©dition ou Ć  l’édition traditionnelle Ć  terme — c’est d’être lu… Sinon on Ć©crit pour soi et ses proches. Et pour se faire connaĆ®tre, on doit se rendre compte qu’on est en effet qu’un texte parmi des milliers, mais qu’il est toujours possible de tirer son Ć©pingle du jeu.

On n’est pas nĆ©cessairement obligĆ© d’être lu par un million de personnes… mais on veut ĆŖtre lu quand mĆŖme !

Après il ne faut pas hésiter à se faire aider. Tu proposes aussi des accompagnements pour les auteurs. Il y a des auteurs qui en ont besoin.

MĆŖme moi, qui m’en sors plutĆ“t bien, j’ai encore parfois besoin de quelqu’un pour me conseiller ou me botter les fesses  !

Clairement ! On est tout seul devant notre ordinateur avec nos questions et parfois un avis extĆ©rieur ou l’avis d’un autre auteur ou de quelqu’un qui s’y connaĆ®t en com, c’est toujours intĆ©ressant. On voit Ƨa avec certains groupes sur Facebook, notamment de groupes d’auteurs où on peut Ć©changer… Il ne faut pas hĆ©siter Ć  se regrouper, Ć  Ć©changer, Ć  partager.

J’ai tendance Ć  croire que dans le milieu de l’autoĆ©dition et mĆŖme de l’édition, il n’y a pas une concurrence acharnĆ©e entre les auteurs. GĆ©nĆ©ralement, les auteurs aiment bien s’entraider, partager leurs astuces, rĆ©pondre aux questions des uns et des autres.

Il ne fait donc pas hƩsiter Ơ poser ses questions. On est seul et on peut avoir besoin de conseil, tout simplement il faut avoir cette humilitƩ-lƠ.

Il y a aussi les accompagnements que tu proposes ou que je propose pour aller plus loin. Les inconvĆ©nients des groupes Facebook, c’est ce que j’ai vu Ć  mes propres dĆ©buts, c’est que c’est impersonnel. Les rĆ©ponses que l’on obtient ne sont pas forcĆ©ment adaptĆ©es Ć  notre problĆØme, notre situation, notre objectif…

C’est bien pour un point technique, du genre Ā« je suis bloquĆ© sur KDP… comment on fait ? Ā» Maintenant sur une stratĆ©gie de communication, bien sĆ»r Ƨa ne va pas marcher. Et lĆ , c’est bien d’avoir quelqu’un avec qui discuter, comme toi ou Ć©ventuellement d’autres personnes qui peuvent proposer du coaching.

Avoir vraiment un accompagnement personnalisĆ© qui rĆ©pond Ć  toutes les questions, c’est important. Ce n’est pas pour faire de l’auto promo que je dis Ƨa, mais il faut savoir se faire accompagner.

MĆŖme en orthographe, c’est important parce que quand on Ć©crit un texte on ne voit plus ses propres fautes. C’est important de passer par quelqu’un d’autre pour avoir une correction plus professionnelle. On est ainsi sĆ»r de prĆ©senter un roman presque parfait.

Quand on n’est pas forcĆ©ment maĆ®tre dans un domaine, il ne faut pas hĆ©siter Ć  chercher les compĆ©tences ailleurs.

Donc… se lancer, persĆ©vĆ©rer, se faire aider… Le mot de la fin Marilyse ?

Et y croire aussi !

Oui, y croire  ! C’était le mot de la fin. Merci beaucoup d’avoir pris le temps de rĆ©pondre Ć  mes questions  ! Et merci aux auteurs qui ont lu cette interview jusqu’à la fin  ! 

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A PROPOS D'ANAIS WEIBEL

Auteure auto-Ć©ditĆ©e depuis 2015, je vis de ma passion depuis 2018, avec un SMIC rĆ©alisĆ© chaque mois grĆ¢ce Ć  la vente de mes romans. Aujourd’hui, je travaille Ć  temps plein pour faire connaĆ®tre mes livres et partage mon expĆ©rience et mes stratĆ©gies avec vous sur ce blog ! :D

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