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Je pense que Gaëtan Noël peut-être un modèle et une source d'inspiration pour vous, j'ai donc souhaité lui donner la parole lors de ce 3e PodCast. Il vous parlera de sa vision de l'auto-édition et de l'édition traditionnelle. Et vous apportera de précieux conseils sur comment faire face aux coups durs de l'auto-édition.

J'ai eu le plaisir d'apprendre à connaître Gaëtan Noël en mai 2018, au cours de l'un de mes accompagnements personnalisés. J'apprécie énormément Gaëtan. Il fait preuve d'un grand professionnalisme et aussi d'une incroyable capacité à prendre du recul sur son activité. Cela fait sa force et peut-être aussi sa faiblesse, d'après cette interview ! 

Aujourd'hui, vous pouvez découvrir cette interview au format vidéo, audio, à écouter directement ou à télécharger. Vous pouvez aussi lire la retranscription complète (PDF) ou condensée (ci-dessous).

J'attends vos commentaires avec impatience !


Regarder la vidéo de l'interview :


Lire la retranscription de l'interview :

La retranscription ci-dessous est plus condensée que l'audio ou la retranscription au format PDF

Bonjour Gaëtan.

Tu es un auteur autoédité et tu as publié ton premier roman, « Le Tourment des rois » en octobre 2017. C’est un roman de Fantasy épique avec un mélange de philosophie. Tu as eu un démarrage prometteur, ce qui t’a encouragé à quitter ton métier de développeur web pour te lancer à temps plein dans l’autoédition. Nous allons parler un peu de ton parcours, voir où tu en étais avant et ce que tu es devenu depuis ta 1ère année d’autoédition.

Peux-tu nous dire pourquoi tu as choisi de t’autoéditer ?

Il y a quelques années, je souhaitais me faire un nom sur le web en publiant des choses gratuites, histoire de tester si ma plume arrivait à convaincre quelqu’un. Quand je me suis mis à écrire « Le Tourment des rois », je me suis rendu compte que je ne pouvais pas faire ça gratuitement parce que c’était très long. L’histoire avait un gros potentiel auquel je ne m’attendais pas vraiment. Je me suis donc décidé à l’envoyer aux éditeurs.

J’ai déchanté, comme la plupart des gens. Le courrier reçu est publiposté, disant « Merci, mais non », ce qui est assez décourageant. On peut être refusé, mais on aimerait savoir pourquoi, savoir si ce n’est pas assez bon, s’ils n’ont pas la place, etc. J’en ai essayé 5-6, ce qui n’est probablement pas assez, et ça n’a pas marché.

De même, quand je me suis renseigné sur les droits d’auteur, j’ai vu 6 ou 7 %, à peine plus que la TVA. J’ai aussi réussi à discuter avec des éditeurs et ils m’ont très clairement dit que les chances d’être édité par une grande maison d’édition avoisinaient les 1 %.

Il faut tomber au bon moment, dans les bonnes mains. Il ne faut pas que la collection en cours soit terminée sinon, tu passes à la trappe. C’est tellement aléatoire. Je ne pouvais donc pas juste passer ma vie à écrire en attendant que quelqu’un daigne prendre mon manuscrit au bon moment. J’ai décidé de faire le boulot tout seul et de voir.

Comment se sont passés ces débuts ?

Au début, je me suis dit que j’allais laisser faire et voir comment ça se passe… et ça ne se passait pas. Forcément, aucune connaissance en promotion, en marketing, aucun contact littéraire, pas même avec des chroniqueurs/ses sur le web. Il fallait agir, que je sois un peu plus proactif.

J’ai donc commencé à être un peu plus présent sur les réseaux sociaux. Comme je n’avais pas de contacts, ça ne servait pas à grand-chose. Et j’ai découvert Simplement Pro, le site qui permet la mise en relation entre les chroniqueurs (qui sont surtout des chroniqueuses d’ailleurs) et les auteurs. Ça a bien marché.

Les retours étaient vraiment dithyrambiques. C’était au-delà de ce que j’espérais. Quand j’ai vu les chroniques qui sortaient un peu tous les mois - et à certaines périodes toutes les semaines - je me suis dit qu’il y avait un truc à faire.

Ça t’a encouragé à continuer et ça t’a quand même amené à quitter ton boulot et à te lancer à 100 %. Est-ce que tu faisais déjà un peu de revenus ? Savais-tu comment tu allais gérer ce changement ?

Il s’est passé quelques mois entre le moment où j’ai sorti « Le Tourment des rois » en autoédition, en octobre 2017, et la décision de quitter mon travail. Ce n’était pas en bossant le soir en rentrant du boulot, de 21 h à 3 h du matin, que j’allais monter une boîte et en vivre.

C’est un rythme que l’on tient quelques semaines, voire quelques mois si on est robuste, mais c’est destructeur, même pour la santé. J’ai donc tenté le coup, démissionné et vécu sur mes économies quelque temps pour me laisser la chance de lancer tout ça correctement.

Qu’est-ce que ça a changé d’être à 100% ?

Il y a toute la pression qui est intéressante. Tant que l’on a une fiche de paie qui tombe à la fin du mois, on se dit toujours « Ce soir, ce sera Netflix. Je ferai ça demain ». C’est la sécurité. On peut repousser. Il y en a qui repoussent pendant des dizaines d’années et qui ne font jamais rien. Alors que là, on se dit « Je n’ai plus d’argent. Si je veux manger, il va falloir que je fasse quelque chose ».

Je n’ai jamais été aussi stressé de ma vie (rires). Les aides que tu peux recevoir en tant qu’entrepreneur débutant, c’est super bien, ça aide, mais c’est limité dans le temps. Il faut vraiment éviter de se planter, être efficace et faire le moins d’erreurs possible. 

En parlant d’erreurs et d’investissement dans l’avenir, tu fais partie des auteurs que j’ai eu la chance d’accompagner. Pourquoi as-tu fait cette démarche ?

Quand j’ai démissionné, le 30 avril, j’ai reçu dans les jours qui ont suivi ta newsletter qui parlait du coaching mis en place. Je me suis dit que c’était un signe. Je savais à quel point rentabiliser quelque chose était compliqué et que plus je passais de temps à faire des erreurs, moins je gagnais ma vie, et je pouvais tout faire foirer.

Il n’était pas nécessaire de faire un excès d’ego en me disant que j’allais tout faire tout seul, réinventer la roue et refaire les erreurs que tout le monde a déjà faites. Comme tu étais passée par là et que je te suivais sur ton blog depuis quelques mois, je me suis dit « Elle a l’air compétente. Elle fait ce qu’elle veut. Elle fait exactement la même chose que moi sauf qu’elle a 3-4 ans d’avance ». Il y avait moyen d’en tirer parti et d’avoir un gros coup de boost au niveau expérience, ne pas faire les mêmes erreurs que toi.

C’est vrai qu’il est important de gagner du temps et d’éviter les erreurs, surtout quand on souhaite en vivre et générer un revenu.

À chaque fois qu’on se plante, on se retrouve un peu dos au mur et se demandant « Est-ce que je suis vraiment fait pour ça ? ». Ce n’était donc pas la peine de refaire les erreurs qui allaient entamer systématiquement mon moral. Je savais que j’allais aller jusqu’au bout parce que je suis du genre obsédé par ce que je veux faire, mais je sais aussi que le moral est primordial.

C’est un cercle vertueux ou un cycle vicieux. À force de se planter, il faut avoir un sacré capital moral. Le coaching, c’était le moyen de gagner du temps, de faire moins d’erreurs et ça a bien marché. 

J’en suis ravie. Avec le recul, tu vois ce que t’a apporté cet accompagnement ?

Quand nous nous sommes parlé la première fois, je n’avais pas créé mon auto-entreprise. Créer une micro-entreprise, c’est simple, mais on perd plein de temps en démarches administratives qui nous pourrissent la vie.

Rien que ça, avoir ton regard dessus pendant que je le faisais, ne serait-ce que pour choisir le code APE, prestation de services ou vente de marchandises, etc. Ce n’était pas forcément évident. Je pense que je me serais planté si nous n’en avions pas parlé.

Pareil, « Le Tourment des rois » était sorti en un seul volume. Quand tu es un nouvel auteur, mettre en vente 500 pages, c’est compliqué. Le prix du livre est élevé, il passe la barre des 20 €. Le lecteur se demande s’il va vraiment investir sur toi.

Comme je voulais toucher le plus de gens possible, nous en avions parlé et avions décidé de le couper en deux. Il y avait déjà deux parties dans le livre 1, c’était donc assez facile ! C’était juste rajouter une couverture et faire un peu de packaging derrière… Et ça a fait décoller les ventes. C’était le jour et la nuit !

Je me souviens. Tu avais eu beaucoup de réticences à le faire. Nous en avons beaucoup discuté. Nous étions partis sur cette idée parce que tu voulais imprimer tes livres pour tes séances de dédicaces, et le diviser était important pour la rentabilité.

Je pense que tout seul, je ne l’aurai pas fait. Je me posais forcément de nombreuses questions. D’un point de vue communication, comment vais-je gérer ? « Le Tourment des rois » est diffusé sur plusieurs sites en tant que livre 1. Si je modifie, que se passe-t-il ? Puis-je garder les commentaires ?

C’est aussi une charge de travail énorme. Déjà, avoir un bouquin à m’inquiéter, faire une couverture, une 4ème de couverture, etc. Pour deux, ça double le travail. Et puis, forcément, il faut en imprimer plus. Il faut une trésorerie un peu plus élevée pour investir chez l’imprimeur. Tout ça se réfléchit en amont.

Tout seul, je me serai dit « Tant pis, je ne coupe pas ». Ça valait le coup d’avoir un soutien moral et un retour sur expérience. Et ça paie !

Samedi, les gens ont acheté le livre 1 partie 1. Ils se disent que le livre 1 est à 14 €, non plus à 21 €-23 €. Ils se disent « Je peux tenter le coup. C’est moins de 15 €, ce n’est pas si cher que ça. Et le mec a l’air sympa ». Il y a beaucoup de gens qui achètent la partie 2 plus tard, parfois même les deux en même temps.

J’en suis ravie. Qu’as-tu mis en place depuis la fin de cet accompagnement ? Des séances de dédicaces, tu en faisais déjà un petit peu quand nous nous sommes rencontrés.

J’en avais fait une seule avant ton accompagnement, c’était un foirage monstrueux. J’ai dû parler à une personne, parce que j’étais au mauvais endroit au mauvais moment, je pense.

C’était dans une médiathèque. Même si le staff était sympa, c’était un jour où il n’y avait pas beaucoup de passage. Il n’y avait pas le bon public donc ça ne marchait pas du tout, et je ne devais pas faire ce qu’il faut. Et c’était ma première donc, forcément, j’étais stressé et incapable d’approcher les gens.

Depuis, j’en ai fait beaucoup plus, dans des librairies notamment, ce qui n’était pas vraiment possible en tant qu’autoédité. Maintenant que j’ai une société, je peux facturer les bouquins que je vends à la librairie… Ça marche bien. Les libraires sont tous contents et me proposent de revenir.

J’ai aussi sorti mon site hydolia.com, qui m’a pris un temps fou, ce qui est une honte puisqu’à la base c’est mon métier, je suis développeur web (rires). Forcément, j’ai le côté un peu perfectionniste qui fait que j’ai pris trop de temps. Si j’ai un conseil à donner, c’est « Ne perdez pas de temps avec le site ». 

Il ne faut pas être perfectionniste sinon on ne fait jamais rien !

C’est ce que je dis toujours aux auteurs que j’accompagne et qui veulent créer un site internet : « au départ, de toute façon, il va y avoir 5 personnes qui vont venir le visiter. Il faut que ce soit simple et efficace, qu’il y ait les infos. Le fait que ce soit joli, etc. ce sera pour plus tard. Il faut déjà maîtriser l’outil. ». Toi, tu maîtrises donc tu as encore plus envie que ce soit parfait.

Et encore, ça ne l’est pas. Après le perfectionnisme, c’est plus de l’ordre de l’ego, mais comme les gens savent que j’étais développeur web avant, s’ils arrivent sur un site pourri, ça ne fait pas sérieux. 

Ton site a du succès ?

Il y a à une dizaine de visite à peine. Les gens vont dessus, apprécient, mais je n’ai pas encore trouvé la bonne solution pour amener les gens à l’achat sur ma boutique ou, au moins, à télécharger les extraits gratuits. Je l’ai sorti début décembre et nous sommes déjà fin janvier.

Il y a plein de choses que je dois revoir au niveau de ma communication. Je suis un peu tombé dans le piège de vouloir être pro à tout prix, faire une communication pro, avoir un site pro, une démarche commerciale professionnelle. Je l’ai, sauf que ça ne marche pas du tout. 

Pourquoi ça ne marche pas de vouloir être pro à tout prix ?

J’ai remarqué que l’on n’attendait pas d’un auteur qu’il soit pro, pas dans le sens maison d’édition. Le lecteur attend plus de proximité, de pouvoir discuter, d’avoir quelqu’un qui ne soit pas sur la lune, qui soit vraiment à côté de lui et qu’il puisse y avoir des conversations normales, etc.

J’ai toujours été partant pour ce système-là sauf que je l’ai un peu négligé en disant que je le ferai plus tard. Aujourd’hui, des gens qui ne sont pas pro du tout, qui n’ont pas créé leur micro-entreprise, vendent beaucoup plus que moi. C’est super frustrant.

J’ai tout bien fait, mais je vends moins parce que j’ai trop voulu montrer le sérieux que je mettais dans mon travail, en faisant un site irréprochable, des bouquins qui, quand tu vois la couverture, tu n’as pas l’impression que c’est de l’autoédition.

Quand tu négocies avec les libraires, tu passes vraiment pour quelqu’un de pro. C’est un point positif. En revanche, si tu ne mises pas assez sur les réseaux sociaux, la newsletter, ce genre de choses, tu t’éloignes de ton lectorat. C’est une erreur que je suis en train d’essayer de rectifier parce que je me suis éloigné du lectorat duquel je voulais me rapprocher dès le début. 

C’est vrai que dans l’autoédition, il faut être sur tous les fronts. Il faut à la fois avoir l’air le plus pro possible pour ne pas être trop catalogué dans ce côté « amateur autoédité » qui peut aussi rebuter les lecteurs et, d’un autre côté, rester beaucoup dans le relationnel.

Personnellement, j’ai beaucoup travaillé sur le relationnel avant de travailler sur le côté pro. Pareil, j’ai l’impression que ça a été une erreur de le faire dans ce sens ! Mais aujourd’hui, j’ai enfin les deux. C’est parce que j’ai aussi plus d’années d’expérience.

Dans un an, peut-être que tu auras aussi les deux et tu te sentiras bien. Après, en faisant les dédicaces, tu crées déjà ce relationnel avec les lecteurs qui est très important. Je ne pense pas que tu aies tant de lacunes de ce côté-là. 

Il est vrai que quand j’entre en contact avec les gens, ça se passe hyper bien. Les gens sont contents, moi aussi. J’adore ça. J’aurais pu avoir une communauté sur le web beaucoup plus importante si je n’avais pas négligé ça.

Tu sais pourquoi tu as fait cette erreur ?

Je suis tombé dans mon propre piège, c’est la question « Pourquoi ? ». Pourquoi je fais ce métier-là ?

Nous avons vite tendance à l’oublier. On pense que ça coule de sens, mais ça ne l’est pas. Je pense que, tous les matins, il faut le marquer, le relire en grand sur un tableau. J’ai commencé à écrire pour pouvoir transmettre des idées aux gens, le résultat de mes recherches sur différents domaines, que ce soit en philosophie, en sciences ou développement personnel, etc.

Mais jusque-là, j’ai été trop focalisé sur le côté roman, devenir pro, etc. ce qui fait que je me suis écarté de ce que je voulais faire vraiment. Je suis en train de devenir une maison d’édition alors que ce n’est pas ce que je voulais faire. J’ai besoin de la structure de maison d’édition pour vendre, mais je ne veux pas devenir éditeur.

Je ne me suis pas forcément assez posé la question du pourquoi. Je pense que si on ne se pose pas tous les jours cette question, on s’écarte du chemin. On fera des choses qui prennent beaucoup de temps et qui ne sont pas satisfaisantes à la fin. Même si on réussit, on ne ressent pas ce côté gratification. 

Je comprends très bien ce que tu veux dire. Ça fait partie du chemin de toute façon. Il faut se perdre d’un côté pour se rendre compte que l’on veut aller de l’autre.

C’est ça. C’est juste que mon temps est compté. Je n’ai vraiment pas beaucoup de marge d’erreur possible si je veux en vivre dignement dans un délai raisonnable et si je ne veux pas retourner faire des sites web dans un an.

Où en es-tu de cette notion de vivre de ce roman ? C’est toujours quelque chose qui te semble accessible ?

Plus que jamais. Je n’en vis pas aujourd’hui, clairement. Je fais quelques centaines d’euros par mois. C’est assez fluctuant. C’est surtout en fonction des séances de dédicaces, mais c’est complètement possible. Aujourd’hui, j’en ai la certitude.

Par expérience, je sais que la sortie des livres est quelque chose d’assez important pour continuer à développer le lectorat et aussi ses revenus. As-tu un projet de sortie de livre ou as-tu sorti des livres depuis « Le Tourment des rois » ?

J’ai sorti une nouvelle qui est sous la forme d’un conte romantique, « Emmène-toi avec moi », publiée sur internet au Festival virtuel de la nouvelle, lancé par Patricia Ricordel. Ça a bien marché. La nouvelle a vraiment été appréciée, mais je n’ai fait aucune promo du tout. J’en ai parlé vaguement sur les réseaux sociaux. Je n’ai pas eu de démarche de prévente ou de vente, etc.

C’était vraiment un petit à côté pour tester, mais il y avait quand même du potentiel. Alors, je l’ai fait imprimer par un imprimeur et elle se vend bien en dédicace. Elle fait 20 pages. Elle se lit en moins d’une heure, mais c’est aussi une super idée pour montrer la qualité d’écriture. 

Ça présente ton style.

C’est un bon échantillon. C’est imprimé proprement, c’est irréprochable. Les gens se disent « Ça coûte 5 €, Le Tourment des rois, je ne sais pas trop, mais 5 €, je peux me le permettre ».

Après, les gens reviennent et me disent « J’ai lu Emmène-toi avec moi. Le Tourment des rois, je me lance », ou l’inverse parfois. Il y a un truc en plus.

Et en dédicace, ça fait un bouquin en plus. Ça fait un peu moins pitié qu’un bouquin tout seul !

Et la prochaine sortie ?

En revanche, le prochain livre sortira en mars. Ce n’est pas la suite du Tourment des rois parce que je sais qu’il y en a qui vont déjà se le demander. La suite du Tourment des rois est en cours, elle est toujours prévue pour 2019, mais j’ai quelques trucs à faire avant.

Mon nouveau livre s’appellera « Sauvez-vous ». C’est du contemporain puisque ça se passe dans un futur proche. Ceux qui ont aimé « Le Tourment des rois » vont aimer aussi. La narration est faite de la même façon, à la première personne. C’est un héro assez tourmenté. Ça se passe juste après l’extinction humaine, qui est en train de se mettre en place de façon extrêmement sérieuse, désespérément sérieuse. Je me suis documenté à fond pendant des mois pour avoir des bases scientifiques solides pour en parler. 

Qu’as-tu prévu pour la promo ? Comment envisages-tu ce lancement maintenant, avec tout ce que tu as appris cette dernière année ?

Déjà, ne pas faire la promo le jour où je le sors (rires). En parler bien avant, avoir des chroniqueurs/ses qui l’auront en avant-première, en passant par les plateformes comme Simplement Pro ou les contacts que je me suis déjà faits.

Et aussi, faire un peu de teasing sur les réseaux sociaux, en dévoiler un peu plus à chaque fois sans vendre la mèche du jour au lendemain. En parler en priorité aux inscrits à la newsletter. C’est quand même des lecteurs privilégiés dans le sens où ils ont cette démarche de me suivre. Nous avons un échange beaucoup plus personnel que sur les réseaux sociaux.

Et puis, aller faire une prévente du livre broché quelques semaines avant. Tout n’est pas encore tout à fait clair, mais je t’ai observée aussi. Je sais un peu comment m’en sortir. 

Ça ne semble pas mal en effet, mais fais bien attention au timing. Une auteure que j’ai accompagnée s’est un peu fait prendre au piège. Je lui avais dit que ça allait être short et elle me dit « Je n’ai pas encore les retours des partenaires ». C’était short. Il faut faire attention.

Mars, ça paraît un peu juste. Ce sera peut-être avril. On verra.

J’ai entendu une romancière qui a un peu de bagages là-dedans aussi, qui est un peu comme toi, qui a commencé il y a quelques années, qui a de l’expérience. Elle expliquait que faire la promo un mois avant et un mois après, ce n’était pas mal. C’est intense sur le coup parce que ça a tendance à diluer l’information. Les gens sont intéressés au début et se lassent peut-être après.

Dernière petite question que j’aime bien poser. Si tu avais un petit conseil à donner aux auteurs qui se lancent, ce serait quoi ?

Ce dont j’ai parlé tout à l’heure, la question du pourquoi. Je ne donnerai pas de conseil sur les outils à utiliser, sur les erreurs à ne pas faire. Ce serait intéressant, mais ça ne suffirait pas. Je pense que la plus grosse erreur est de ne pas savoir pourquoi on fait ce métier.

Notamment, quand on veut devenir indépendant. Il y a une grosse différence entre vouloir vivre de ses romans et être autoédité. S’autoéditer, ça n’engage à rien. Ça engage un peu sa notoriété, mais être indépendant, c’est prendre le risque d’avoir des revers qui ne sont plus seulement du lectorat qui n’aime pas un bouquin. Il y a tellement de choses qui sont passionnantes, mais honnêtement épuisantes et qui, toujours, demandent si on va vraiment aller jusqu’au bout.

Si on ne sait pas pourquoi on le fait, je pense que l’on ne tient pas longtemps. Il faut avoir une vision à long terme. Il faut se dire le matin « OK, j’ai foiré toute ma journée d’hier, mais je m’en fous, je continue parce que je sais pourquoi je le fais ».

Avec ce pourquoi, on ne peut pas trop s’égarer. Si on veut, comme toi et moi, transmettre de l’espoir, des messages aux gens par les romans, il faut se focaliser sur ça et se dire : « Je sais ce que je veux faire et tout ce que je fais qui ne sert pas cette cause-là ne sert à rien ».

C’est magnifique ce que tu dis Gaëtan. C’est l’un des premiers messages que j’envoie, quand les gens s’inscrivent à ma newsletter sur Vivre de ses romans. C’est « Est-ce que vous avez un message à faire passer ? ». Je souhaite que les auteurs aient bien conscience qu’il faut avoir un pourquoi : pourquoi est-ce que je veux que mon livre soit lu ? Pourquoi je veux le promouvoir ? Pourquoi est-ce que je veux me battre chaque jour ?

Comme tu le dis, encore plus essentiellement, ça permet de savoir si ce que l’on fait sert la cause ou pas, et ça, c’est très important pour ne pas se perdre. Quand on a une envie soudaine de faire quelque chose, démarcher les médiathèques ou des conférences par exemple, il faut être vigilant.

Je pense que le plus gros piège chez nous, romanciers, c’est que nous agissons par l’émotion. Dès que nous avons une émotion, nous avons envie de nous laisser porter parce que c’est une aventure. Quand on n’est pas pro, à la limite, on s’en fou. On se laisse porter et on verra ce qu’il advient.

Quand on est professionnel, ce n’est plus un jeu. On peut prendre du plaisir, il faut prendre du plaisir, mais ce n’est plus un jeu. Il faut toujours se demander si ça sert, si c’est rentable et si on ne va pas dans le mur. Il faut toujours se canaliser et aller loin. 

C’est un boulot.

C’est un vrai métier. Souvent, les auteurs se plaignent en disant : « Les gens, on a l’impression qu’ils n’ont pas compris que romancier, c’est un métier ». C’est vrai, mais est-ce que toi, tu l’as compris déjà ?

Quand on est, encore une fois, indépendant, c’est un vrai métier avec de vrais enjeux économiques. « Tu es romancier, tu es censé être passionné ». Je suis passionné, mais il faut quand même que je vive. Dans l’esprit de certains, on ne peut pas être les deux en même temps. C’est soi l’un, soit l’autre. 

Il faut trouver le juste milieu.

On a tendance à vouloir un peu se fier au regard des gens alors qu’en fait, il faut garder le cap quoi qu’il arrive, et rester ouvert aux opportunités. Si je peux donner un deuxième conseil ?

Tu peux donner autant de conseils que tu le souhaites !

C’est un message que j’ai beaucoup essayé de faire passer avec « Le Tourment des rois ». C’est l’histoire d’un roi, forcément, qui raconte un peu comment s’est passée sa vie, toutes les occasions manquées, tout ce qu’il a eu trop peur de faire, toutes ces choses qui, par manque de détermination, par manque de cran, ont été préjudiciables à des milliers de personnes.

Je pense que même si l’on n’a pas la responsabilité de milliers de personnes, chaque fois que l’on n’ose pas, on se tire une balle dans le pied. À partir du moment où l’on a peur, c’est qu’il faut le faire.

Les séances de dédicaces, et j’en ai fait un paquet, je n’ai plus peur d’y aller. Par contre, il est vrai que, quand tu t’installes, il est 10 h, tu as tellement peur… Chaque séance de dédicaces est différente parce que l’environnement est différent, le public est différent, tout est différent. Cette peur est toujours là, comme le trac avant de monter sur scène.

Il faut réussir à l’accepter. Elle est juste là pour expliquer que je ne suis pas encore prêt, mais que je ne serai pas prêt si je n’y vais pas de toute façon. Savoir pourquoi on le fait permet de lutter contre cette peur. Même si je n’aime pas dire « lutter contre la peur » parce que, pour moi, ce n’est pas quelque chose de mauvais. 

La surpasser ?

C’est une information en fait. Elle permet d’avoir un esprit en alerte si on ne se laisse pas complètement envahir. C’est peut-être mon plus grand message, un de ceux que j’essaye de véhiculer avec « Le tourment des rois », la nouvelle « Emmène-toi avec moi » et le prochain. Si vous avez peur, c’est que c’est bon signe.

C’est qu’il faut y aller, c’est ça.

C’était un magnifique mot de la fin, vraiment. Tu partages deux conseils et deux choses qui me tiennent aussi énormément à cœur et que j’essaye de rappeler régulièrement aux auteurs qui me suivent. Ayez un pourquoi, ayez un message à faire passer et foncez. Ne soyez pas retenu par vos peurs. C’est magnifique, merci Gaëtan.

Merci à toi !

Je te remercie. Je mettrai bien en avant ton site internet, tes réseaux sociaux et les endroits où nous pouvons te retrouver. Merci beaucoup et bon courage pour la suite du lancement de tes livres, etc. Je te souhaite du succès.

Merci beaucoup. On reste en contact.

On reste en contact comme toujours. À bientôt Gaëtan.

CaTÉGORIE


A PROPOS D'ANAIS WEIBEL

Auteure auto-éditée depuis 2015, je vis de ma passion depuis 2018, avec un SMIC réalisé chaque mois grâce à la vente de mes romans. Aujourd’hui, je travaille à temps plein pour faire connaître mes livres et partage mon expérience et mes stratégies avec vous sur ce blog ! :D

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  • Merci Anaïs pour cet article très instructif. Dis-moi ? Est-il très judicieux, pour un auteur auto édité de mettre son ouvrage en ligne sur Amazon, dans la mesure où les ebook ne peuvent être lus que sur leur liseuse. Ne crois tu pas que cela réduit considérablement le nombre de lecteurs. Il y a énormément de livres que je souhaite lire et que je n’achète pas, car je ne suis pas équipée. Que penses-tu de la fnac ? o

    • Bonjour Cristine ! Je suis pour l’instant « pro-Amazon » car le système KDP Select (emprunt Kindle) me rapporte 50% de mes revenus sur Amazon (ce qui demande l’exclusivité sur cette plateforme)… et mes revenus sur Amazon me rapport 50% de ce qui me fait vivre aujourd’hui.
      J’ai développé toute une stratégie autour d’Amazon, elle fonctionne pour l’instant, et je ne suis pas inquiète sur le nombre exponentiel de lecteurs sur cette plateforme, en sachant qu’il n’est pas obligatoire d’avoir une liseuse Amazon, mais l’application suffit.

      Pour les autres plateforme comme La Fnac, j’y ai publié « à l’arrache » et donc n’ai eu aucune visibilité et aucune vente. Même aujourd’hui mon roman « Débolis Héyavé » y est, et malgré ma communauté de lecteurs grandissante, il ne se vend pas. Et je n’ai pas le temps (ni vraiment l’envie) pour l’instant de travailler sur une stratégie sur La Fnac / Kobo. 🙂

      • Merci Anaïs , mais j’ai déjà essayé d’installer plusieurs fois l’appli Kindle et à chaque fois c’est un échec. Je n’ y comprends plus rien, et je ne suis pas la seule.

        • Bonsoir, malheureusement je ne peux pas vous aider, il faut contacter Amazon directement :-/
          Et mon raisonnement reste le même. Pour l’instant pour moi changer totalement ma stratégie pour me mettre sur plus de plateformes, c’est comme dire « je change ma couverture » car une personne n’est pas satisfaite. Je privilégie la majorité pour l’instant et là où ça fonctionne pour moi 🙂

  • Bonjour, bonsoir.

    Merci Anaïs, merci Gaëtan, pour cette interview pleine de bons conseils et de sourires. J’espère pouvoir suivre vos traces et tout cela m’aide bien !
    Je me suis inscrit hier sur Simplement Pro que j’ai découvert au travers de cette vidéo et j’ai déjà deux chroniqueuses ! Je fais mon chemin doucement…

    A bientôt au détour d’une chronique ou d’une newsletter.

  • Bonjour Anaïs et merci pour cet article ! Comme beaucoup de vos articles, il est utile, motivant, et représente bien la réalité, celle à laquelle nous allons devoir nous confronter en tant qu’auteur débutant dans l’auto-édition ! Merci à Gaëtan pour ce partage d’expérience, et oui, en effet, savoir pourquoi on écrit, quel message on veut faire passer, foncer et surpasser nos peurs !! Pour ma part, ce projet est avant tout une expérience qui me fait grandir tous les jours, bien sûr que j’ai envie d’en vivre un jour mais je m’enrichis autrement plus que financièrement ! N’est-ce pas là l’ébauche du bonheur, de l’amour, du sens que l’on veut donner à sa vie ? Belle journée, Thalia

  • Merci Anaïs pour le partage de cette interview. Bravo Gaëtan pour plusieurs raisons, mais surtout parce que tu n’as pas de langue de bois. Tu parles sans crainte, et ça, c’est précieux. Merci aussi de citer Le Festival Virtuel de La Nouvelle. Cela fait chaud au coeur car l’objectif de ce Festival, c’est de faire connaitre de nouveaux auteurs et je crois que te concernant, le Festival y a contribué. Pour finir, je vous souhaite à tous les deux beaucoup de succès.

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