Faire connaître son livre, le promouvoir, tu le sais certainement déjà, ça n’a rien de facile. C’est un effort permanent pour une grande partie des auteurs indépendants.
C’est difficile de le faire sur les réseaux sociaux… et c’est un autre niveau en séances de dédicaces ou en Salon. Tu le sais aussi, si tu t’es plié à l’exercice !
Une chose que l’on ignore malheureusement bien souvent ou que l’on oublie parfois, c’est que tout cela est ENCORE plus dur, si on n’est plus connecté avec notre POURQUOI.
Explications… 🙂
Je fais des séances de dédicace depuis mars 2017, quasiment tous les samedis de 10 h à 18 h. Pendant ces séances, je vends en moyenne 20 livres (dans le bon jour je suis à 35, dans les mauvais à 10). Tu t’en doutes, ça ne se fait pas tout seul : je me balade ainsi dans la librairie pour me présenter aux lecteurs et cela me demande une bonne dose de courage à chaque fois.
Depuis septembre, quelque chose s’est grippé.
Je le sentais déjà un peu avant l’été et j’ai mis ça sur le compte du « burn-out » des dédicaces. Mais après un mois de pause, toujours le même souci : je suis heureuse d’y aller, je m’installe avec plaisir… et là, quand je dois aller à la rencontre des lecteurs, je suis angoissée. Je commence à hésiter. « Allez Anaïs, secoue-toi ! Ne reste pas là à rien faire, ne gâche pas cette journée ! Les lecteurs aiment tes livres, de quoi tu as peur ! »
Alors, je me force. Plus que d’habitude. J’y vais, mais à reculons. Forcément, les gens sentent mon malaise et sont moins avenants. Du coup, je me sens de plus en plus mal. Finalement, en milieu d’après-midi je me retrouve à pleurer dans un coin (je suis une madeleine, c’est mon moyen d’évacuer ^^).
Comme ça ne peut pas continuer comme ça, j’ai beaucoup réfléchi.
J’en suis venue à une conclusion que je voulais partager avec toi, car elle est importante pour tous les auteurs indépendants, quand nous faisons face à des difficultés, que cela soit au moment de la publication ou de la promotion de notre livre.
Si nous perdons LES RAISONS pour lesquelles nous faisons tout ça, nous perdons la FLAMME.
Quel est ton but en publiant tes livres ? Pourquoi est-ce important ? En quoi est-ce une source de plaisir ?
Qu’est-ce qui t’aide à te surpasser quand ça devient difficile ?
À force de faire des dédicaces, de répéter toujours la même chose (et aussi, naturellement, un peu épuisée par les efforts que cela demande), je me suis déconnectée de mes raisons profondes. À la fin, j’y allais car je devais y aller. J’y allais pour vendre, atteindre un nombre de livres, même si je présentais chacun d’eux avec sincérité. Je voyais le résultat au temps T, mais plus sur le long terme et j’ai perdu la connexion « émotionnelle » de ma présence.
Mais si je fais des dédicaces, si je me bats chaque jour, c’est pour être LUE.
Simple, non ? Pourtant, il est facile d’oublier ce que cela signifie.
Je souhaite être lue, car j’ai un message à faire passer. Car c’est un véritable bonheur quand un lecteur repart avec l’un de mes livres le sourire aux lèvres après une conversation riche en émotions. Car je suis transportée quand quelques jours plus tard, je reçois un message de sa part me disant qu’il a adoré et qu’il a hâte de me revoir. Encore plus s’il me dit que ça l’a aidé, quelque part.
Alors l’autre jour, il était 16 h, j’étais encore en crise, dépassée et mortifiée de ne pas réussir à aller vers les lecteurs. Toutes ses ventes et ses heures gâchées ! J’ai repensé à ce dont je viens de te parler : pourquoi ça ne marche plus ? Pourquoi ça marchait avant ?
J’ai compris que je ne mettais pas de l’importance là où il le fallait.
Promouvoir dans le seul objectif de VENDRE, ça ne marche pas : vouloir faire un chiffre, un score, atteindre un but chiffré… Ça n’a jamais marché.
Bien sûr, c’est normal de tomber dans le piège, voir la vente comme une fin en soi. Après tout, une vente, c’est un nouveau lecteur.
La différence est subtile et il nous arrive de retirer le SENS qu’à une vente au plus profond : un nouveau lecteur qui nous découvre, une nouvelle relation, la satisfaction simple de savoir son livre entre les mains de quelqu’un. Qu’importe le nombre. C’est très personnel et j’espère que cela fait écho en toi.
Après avoir renoué avec ce qui est important pour moi, j’ai repris du plaisir à aller vers les lecteurs, avec plus de joie, moins de crispation.
Comme par magie, la dédicace s’est très bien terminée, pour les lecteurs et pour mon moral.
C’est la raison pour laquelle c’est la première chose que je demande lorsque les auteurs s’inscrivent à ma Newsletter et au début de mes accompagnements : pourquoi fais-tu tout ça ? Qu’est-ce qui te motive ? Te pousse à te surpasser quand c’est dur ?
Je t’encourage sincèrement à réfléchir à ces questions et à trouver une réponse, qui pourra évoluer et s’affiner avec le temps.
Si tu souhaites le partager avec moi, réponds à cet email, je serais heureuse d’en apprendre un peu plus sur toi.
Et si tu as une autre façon de surmonter les difficultés, je serais heureuse de la découvrir 😀
Au plaisir,
Anaïs