Quand la puissance de vos émotions vous gouvernent…

Aujourd'hui, nous changeons de registre : pas d'auto-édition, de publicité ni d'auteurs en vue, mais une véritable discussion sur les émotions, leur puissance et la façon dont elles nous gouvernent. Comment les sentiments nous influencent-ils ? Que pouvons-nous faire pour ne plus être hors contrôle ?

Hypothermia

L’idée de cet article est née d’une vidéo d’Éliness du blog Hypothermia au sujet de la voix (vous la trouverez à la fin). Cette vidéo a soulevé chez moi des questions sur l’importance de notre voix dans l’expression de nos émotions et le refuge que l’écriture peut offrir.

La voix et l'émotion

Chacun a son type de voix (aigue ou grave), un volume (forte ou faible) et son rythme (rapide ou lente). Certains maîtrisent leur voix et sont souvent des professionnels dans le monde de la musique ou de la communication, d’autres sont très mauvais pour s’exprimer…

Comme elle nécessite de l’air, la voix est fonction de notre respiration et notre respiration, elle, dépend de nos émotions. Si nous sommes détendus, notre voix sera plutôt grave et lente tandis que si nous sommes crispés, elle sera plutôt rapide et criarde. Notre voix en dit parfois plus à notre sujet que le langage corporel. Vous pouvez vous être mis sur votre 31 et avoir l’air parfaitement serein, si vous parlez dans votre barbe, les personnes qui vous écouteront ne penseront certainement pas que vous êtes sûr de vous !

L'être et le paraître

C’est un peu mon cas. Je peux me tenir bien physiquement et être trahie par ma façon de parler. Si vous êtes comme moi, sensible et dans l’émotion, alors vous vous reconnaîtrez. Lorsque vous parlez de quelque chose qui vous importe, vous parlez trop vite, trop fort, voir de plus en plus vite et fort… Vous n’êtes plus dans la maîtrise, vos émotions ont pris le dessus.

Le problème, c’est qu’elles ont aussi pris le pas sur votre message et résultats, il n’est pas passé : soit les personnes ont été distraites par votre comportement, soit elles ont été incapables d’assimiler la moitié des informations. Je suis comme ça et souvent quand je reprends ma respiration, les gens m'observent, septiques, ou regardent ailleurs en attendant que ça passe. Gênant, n’est-ce pas ?

Je ne vais pas faire ici un cours sur la maîtrise de la voix et l’art de communiquer, mais il y a une solution. Éliness en témoigne dans sa vidéo et je l’ai aussi testé et approuvé : respirez. Faites des pauses. Cela vous laisse le temps de contrôler vos émotions, votre débit, de réajuster votre timbre et cela laisse le temps à vos interlocuteurs de vous comprendre.

Vous allez maintenant me demander : quel est le rapport avec l’écriture ? J’y viens tout de suite 🙂

La voix et l'écriture

Ce qui suit s’applique à toute forme d’expression manuelle : écrire mais aussi peindre, jouer de la musique...

L’émotion, positive (bonheur, joie) ou négative (colère, tristesse), influence notre façon de nous exprimer, autant à l’oral qu’à l’écrit. Imaginez que vous rédigez un rapport très ennuyeux : vous n’allez pas mettre beaucoup d’entrain, votre vocabulaire sera plus restreint, vos phrases moins bien travaillées et votre lecteur va se lasser rapidement. Au contraire, si vous mettez de l’enthousiasme, inconsciemment vous choisirez des adjectifs positifs, vous ferez plus attention à la rédaction et le cœur de votre lecteur va lui aussi s’emballer. Ainsi, l’écriture, comme notre voix peut être le reflet de nos émotions.

Les avantages de l'écriture par rapport à la parole

- D’une part, elle demande d’écrire ou de taper aussi vite que votre pensée (sauf si vous êtes très doué). Vous avez donc cette limite physique qui peut contenir le flux émotionnel.
- D’une autre part, on peut revenir sur ce que l’on a écrit, à moins que vous n’ayez cliqué sur le bouton "envoyer" de votre email un peu trop impulsivement…

En écrivant, on peut laisser l’émotion se casser, retrouver notre calme et ensuite revenir sur notre texte pour y remettre de l’ordre. Comme la maîtrise de votre voix, les temps morts sont capitaux.

Vous pouvez faire cet exercice si vous préparez un discours. Entraînez-vous à respirer, à vous arrêter et à détecter les moments où vous entrez dans l’émotion. Éliness m’a également dit qu’une bonne chose pour ralentir le rythme est de visualiser ce que nous disons comme si nous les écrivions sur un tableau. C’est aussi excellent pour la mémorisation 🙂

Je pense ainsi que, comme la voix, l’écriture doit être raisonnée. Cela nous permet d’être mieux compris et aux lecteurs de ne pas se perdre dans une avalanche de faits.

Préférer l'écriture à la voix

L’écriture peut nous aider à mettre des mots sur nos sentiments, à les extérioriser. Elle est un refuge quand nous ne savons pas comment nous exprimer ou à qui parler.

Ecriture

Ecrire et ne pas être lu

On recommande au moment d’écrire un courrier de mécontentement de faire d'abord un premier jet  : vous balancez sur le papier toute votre colère, votre rancœur, avec les insultes si ça vous chante. Vous verrez que même si ce courrier n’est ni envoyé ni lu, vous vous sentirez tout de suite mieux.

Vous pourrez après coup reprendre la rédaction de votre message avec plus de calme. Vous ne pouvez pas faire ça en parlant : vous ne pouvez pas appeler quelqu’un, tomber sur sa messagerie, lui des obscénités et raccrocher pour rappeler l’air de rien deux minutes plus tard, très calme et correct. Ce que vous dites est définitif à moins que vous ne parliez tout seul 🙂

Au-delà des tours, mon premier roman a eu ce rôle de soupape au moment de l’adolescence, c’est pour cette raison que c’est un livre parfois dur à lire, car il prend les lecteurs aux tripes, il les renvoie à leurs propres souvenirs et émotions. Bien sûr, au départ, mes premières versions étaient illisibles : c'était des morceaux de colère, de rage entremêlés, des phrases à rallonge, des répétitions, sans queue ni tête.

L'écriture, une soupape

J’écrivais sur le coup de l’émotion et il a ensuite fallu que je me raisonne pour reprendre le texte et le rendre digeste. Une fois calme (des jours ou même des mois plus tard), j’ai réécrit, gardé le fond et repris la forme. Certains auteurs écrivent d'une seule traite et je les admire. J'en suis incapable. J'écris comme je parle, impulsivement et je prends ensuite beaucoup de temps à arrondir les angles pour que mes lecteurs puissent suivre le cheminement de l'histoire... et ainsi, être mieux frappés par la violence des sentiments que ressentent les personnages. 😉

Surtout quand les émotions sont négatives, avoir un exutoire peut être utile car il nous permet de ne pas craquer complètement en nous débarrassant du trop-plein. Mais écrire ne remplace pas la parole si l’écrit n’est pas communiqué. Vous m’avez suivi ? Une lettre qui n’est ni transmise ni répondu, ne résout pas un problème. Parfois seule une bonne conversation est nécessaire et là, l’importance de la voix, de sa maîtrise peut éviter les dérapages. Si malgré la difficulté de la situation, vous parvenez à garder votre calme, alors la conversation ne peut qu’aboutir à une résolution.

discussion

Finissons sur une note positive 🙂

Notre voix et nos écrits sont aussi là pour exprimer la joie, l’amour, la douceur. Comme l’intonation et le timbre de la voix, un mot porte son sens, un mot peut tout changer. Aimer. Respirer. Vivre. Ou simplement Merci.

Je vous laisse avec Éliness - ou plutôt sa voix. Son blog Hypothermia est très agréable
et je vous recommande vivement d’y faire un tour.

Vidéo d'Éliness du blog Hypothermia, tous droits réservés.

À propos de l'auteur

Depuis 2015, je me dédie à ma première passion : l’écriture. J'aime les aventures humaines, riches en émotion et porteuses d'espoir. Et j'aime surtout partager cet enthousiasme avec mes lecteurs !

En effet, pour moi, pas besoin de lire pour rêver et fuir la réalité : Vivons. Nos rêves sont à portée de main et la lecture est aussi là pour nous montrer comment !

  • Hello! encore un super article ^-^
    Tu as raison pour l’émotion et l’écrit. J’ai tendance à laisser mes messages partir un peu vite…
    Je m’intéresse aussi beaucoup aux émotions, surtout pour les romans.
    Comment faire naître des émotions sans trop en dire? Comment les montrer plutôt que se contenter de les dire?
    Comment générer des émotions dans une histoire?
    Justement, c’est très dur de rendre un timbre de voix dans un roman…
    Bref, je me pose beaucoup de questions là-dessus!
    Remarque, à l’oral aussi, on peut commettre des impairs… Parler trop vite, faire de l’humour pince sans rire… ça aussi des fois on peut se planter niveau émotions…

  • J’ai adoré lire ce que t’a inspiré mon article, et surtout le parallèle très intéressant que tu fais avec l’écriture. Je fais le parallèle avec ce que m’apporte la pratique de l’écriture automatique : poser des mots par écrit permet de mieux poser ses émotions, de les analyser, les ralentir, et ne pas se laisser entraîner par elles. La voix a un rôle bien plus actif, moteur, et donc qui peut vite avoir un effet boule de neige au niveau des émotions, surtout lorsque ces dernières sont très fortes.
    Toutefois, la voix porte énormément de nuances et d’intentions difficilement transmissibles à l’écrit. Elle a cette accessibilité et cette proximité, cette légèreté stylistique et immédiate qui est également une grande force. Pour moi, ces deux façons de s’exprimer sont complémentaires 🙂
    J’ai hâte de découvrir ton projet de présenter ton livre en utilisant ta propre voix : cet exercice ne te sera sûrement pas facile, mais t’apportera beaucoup j’en suis persuadée. Et comme je te l’écrivais déjà, n’hésite pas à en discuter davantage avec moi par email si tu le souhaites !

    • Bonjour Eliness, ravie que cet article t’ait plu ! C’est aussi très intéressant l’exercice auquel tu te livres dans ton article sur l’écriture automatique. c’est un travail d’introspection qui je crois me ferait peur.
      Je pense que tu as raison concernant les nuances de la voix, et cela me fait penser aux sous-entendus, qui sont toujours plus durs à écrire (il faut souvent agrémenter d’un clin d’oeil 😉 ou d’un adjectif sur l’intonation de la voix justement). En ce qui me concerne, il est possible que je n’arrive pas à exploiter ma voix et « sa légèreté stylistique » comme tu dis car plus qu’une force, elle se transforme souvent en faiblesse.
      Je te tiendrais informée de l’avancement de mon projet pour la vidéo, c’est un véritable défi (mon cerveau a une excellente mémoire sélective et essaie déjà de me retirer cette idée de la tête) et je n’hésiterai pas à te contacter par email si besoin.
      A très bientôt,
      Anaïs

    • Juste je me permets de rebondir sur l’écriture automatique. J’en faisais beaucoup ado pour évacuer mes émotions. ça passait beaucoup par des poèmes, parfois, cela ressort dans l’écriture de romans, mais c’est vraiment différent. Il y a un pouvoir libérateur! ^-^

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